jeudi 28 avril 2016

Homme de succès ou homme de valeur ?


« Try not to become a man of success, but rather try to become a man of value. He is considered successful in our day who gets more out of life than he puts in. But a man of value will give more than he receives » (Albert Einstein)[1].
L'expression « les bons gars finissent derniers » est malheureusement devenue un truisme dans le monde des affaires[2], en politique[3] et même en amour[4]. Cette expression synthétise bien les propos du Prince de Machiavel et ceux du Marquis de Sade. Machiavel affirmait :
« Mais il y a si loin de la manière dont on vit à celle selon laquelle on devrait vivre, que celui qui laissera ce qui se fait pour ce qui se devrait faire, apprend plutôt à se perdre qu'à se conserver ; car qui veut faire entièrement profession d'homme de bien, il ne peut éviter sa perte parmi tant de gens qui ne sont pas gens de bien. Aussi est-il nécessaire au prince qui se veut conserver d'apprendre à pouvoir n'être pas bon et d'en user ou n'user pas selon la nécessité »[5].
Sade affirmait aussi :
« Il vient malheureusement à arriver que par la perversité des autres, nous n'ayons pourtant jamais rencontré que des épines, lorsque les méchants ne cueillaient que des roses, des gens privés d'un fonds de vertu assez constaté pour se mettre au-dessus des réflexions fournies par ces tristes circonstances, ne calculeront-ils pas qu'alors il vaut mieux s'abandonner au torrent que d'y résister, ne diront-ils pas que la vertu telle belle qu'elle soit, quand malheureusement elle devient trop faible pour lutter contre le vice, devient le plus mauvais parti qu'on puisse prendre et que dans un siècle entièrement corrompu le plus sûr est de faire comme les autres ? (...) que si le malheur persécute la vertu, et que la prospérité accompagne presque toujours le vice (...) il vaut infiniment mieux prendre parti parmi les méchants qui prospèrent que parmi les vertueux qui périssent ? »[6].

Or devrions-nous, comme le laisse sous-entendre Sade, accepter l'idée que le malheur persécute la vertu et que la prospérité accompagne le vice ? En d'autres termes, que le seul choix réside entre la vertu et le succès ? Dans ce court texte, nous tenterons de répondre à ces questions.

 

Sur le marché du travail, « l'agréabilité » (« Agreeableness »)[7], comme trait de personnalité, est corrélé négativement avec le revenu[8]. En d'autres termes, les personnes qui sont gentilles, empathiques, compatissantes, altruistes, modestes, prosociales et coopératives sont généralement moins bien payées[9] et ont, par conséquent, moins de succès sur le marché du travail (état entendu que le salaire est la principale mesure objective du succès sur le marché du travail)[10]. À l'inverse, pour les hommes (mais pas pour les femmes)[11], la « désagréabilité » paie[12]. Par exemple, les hommes qui ont une personnalité narcissique ou machiavélique (la triade noire) sont favorisés[13]. Pourquoi en est-il ainsi ? Simplement parce que « l'agréabilité » et la compétence sont perçus à tort comme mutuellement exclusifs[14].

 

Un trop grand degré de « désagréabilité » peut être associé à la psychopathie[15]. Or même  les « psychopathes », qui sont par définition dénués de toute conscience morale[16], ont généralement beaucoup de succès sur le marché du travail[17] bien que, comme le mentionnent les auteurs Paul Babiak et al., leur succès relève davantage du style ou de la forme (à savoir leur habileté à charmer, à manipuler et à tromper) que de la substance (leur performance)[18].

 

Le professeur de psychologie à l'Université d'Oxford, Kevin Dutton, compare la psychopathie à une exposition aux rayons de soleil et suggère ainsi que la psychopathie (l'absence de conscience morale[19]) à faible dose peut être bénéfique sur le marché du travail[20]. Il affirme :
« Yet psychopathy, as the Devil and his flamboyant London protégé just hinted, can also be good for us, at least in moderation (...) Psychopathy is like sunlight. Overexposure can hasten one’s demise in grotesque, carcinogenic fashion. But regulated exposure at controlled and optimal levels can have a significant positive impact on well-being and quality of life »[21].
Dits autrement, les gens qui sont dépourvus de conscience morale auraient de sages leçons à nous apprendre[22]. Or selon Martha Stout, psychologiste à Harvard, M. Dutton fait erreur et confond le narcissisme (qui peut être bénéfique à une certaine dose) avec la psychopathie (qui est toujours nuisible et destructrice). Elle affirme :
« If Dutton had titled his book “The Wisdom of Narcissists” he might have made a more credible case: psychologists largely agree that human beings need a certain amount of “normal” narcissism to be healthy. But narcissism varies by degree. The emotional black hole of consciencelessness does not (...) As a professional who has spent decades studying the bleak disorder of consciencelessness, I can say with a fair degree of certainty that there is no wisdom in psychopathy. There is only an irredeemable emptiness that should not and cannot be served up in “doses."»[23].

Bien que certaines études semblent démontrer que sur le marché du travail être un homme de valeur est un handicap au succès[24], d'autres études[25]  tendent à démontrer le contraire à savoir que les hommes de valeur (les « givers » : ceux qui donnent plus qu'ils ne reçoivent) ont étonnamment beaucoup de succès. Par conséquent, la solution n'est pas de demander aux hommes de valeur de devenir cruels afin d'être mieux payé, mais plutôt, comme le mentionne Emma Seppala de l'Université de Stanford, de changer les normes du milieu du travail. Elle affirme :

« What is clear is we’re going to have to start valuing kindness at work more. One depressing study out of Notre Dame University suggests that for men, the more agreeable they are, the lower their pay rate. Because agreeableness does not affect women’s salary, the researchers theorize that when we don’t conform to gender norms, we’re punished. The answer is not for men to be cruel but for us all to help change the norms »[26].

Ce changement exigerait notamment de démystifier l'idée pernicieuse selon laquelle « l'agréabilité » et la compétence sont mutuellement exclusifs et d'éliminer du milieu de travail les « dirty dozen », c'est-à-dire les techniques agressives employées par ceux que le professeur Robert I. Sutton de l'Université de Stanford appelle volontairement les « trous de culs », à savoir notamment les insultes, les menaces, l'intimidation et le sarcasme[27].


Qu'en est-il en amour ? Dans la conscience collective, les hommes de valeur finissent derniers, car les femmes auraient une attirance pour les « Bad Boy »[28] notamment les hommes qui ont une personnalité narcissique, machiavélique ou psychopathique (la triade noire)[29]. Les auteurs Geoffrey C. Urbaniak et Peter R. Kilmann affirment :
« A common perception, both in the general public consciousness and in the mass media, is that, in terms of romantic relationships, “Nice guys finish last”. According to this belief, women are perceived to display contradicting attitudes and behaviors toward whom they choose as dating partners. Although women often portray themselves as wanting to date kind, sensitive, and emotionally expressive men, the nice guy stereotype contends that, when actually presented with a choice between such a “nice guy” and an unkind, insensitive, emotionally closed, “macho man” or “jerk,” they invariably reject the nice guy in favor of his more macho competitor »[30].

Or les études tendent à démontrer que bien que les femmes considèrent l'apparence plus importante que la gentillesse dans la recherche d'une relation à court terme, elles préfèrent la gentillesse à l'apparence et au statut social pour une relation à long terme[31].

Comme le mentionne Delroy L. Paulhus, professeur de psychologie à l'Université de Colombie-Britannique, la société humaine est tellement complexe qu'il existe différentes façons d'accroître son « succès reproductif » : certaines impliquent d'être gentil et d'autres d'être méchant[32].  En conséquence, les propos de la blogueuse Isabelle Tessier sont empreints de sagesse :
« T'es le bon gars, le gentil. T'es celui qu'on voit dans les films et qui fait soupirer les filles parce qu'on en voudrait un comme toi dans nos vies (...) t'es un gentil et ça en prend des gentils! Ça en prend pour aimer, pour construire de belles relations saines (...) Ne cesse pas d'être gentil à cause des filles comme moi. Ne deviens pas un méchant, ne change pas ok? C'est à moi de changer, c'est aux filles comme moi de changer »[33].
Les hommes qui ont des moeurs, disait Jean-Jacques Rousseau, « sont les vrais adorateurs des femmes. Ils n’ont pas comme les autres je ne sais quel jargon moqueur de galanterie ; mais ils ont un empressement plus vrai, plus tendre, et qui part du cœur. Je connaîtrais près d’une jeune femme un homme qui a des mœurs et qui commande à la nature entre cent mille débauchés »[34].

 

Conclusion

 

En introduction, j'ai cité le Marquis de Sade qui laissait sous-entendre que dans ce monde, où les vertueux ne rencontrent que des épines alors que les méchants ne cueillent que des roses, il valait mieux prendre parti parmi les méchants qui prospèrent que parmi les vertueux qui périssent. Or j'avais volontairement omis de citer le reste du passage dans lequel Sade mentionne que penser ainsi est un sophisme dangereux :

« Que si le malheur persécute la vertu, et que la prospérité accompagne presque toujours le vice (...) il vaut infiniment mieux prendre parti les méchants qui prospèrent que parmi les vertueux qui périssent ? Il est donc important de prévenir ces sophismes dangereux de la philosophie, essentiel de faire voir que les exemples de la vertu malheureuse présentés à une âme corrompue dans laquelle il reste encore pourtant quelques bons principes, peuvent ramener cette âme au bien tout aussi sûrement que si on lui eût offert dans cette route de la vertu les palmes les plus brillantes et les plus flatteuses récompenses »[35].

La vertu et le succès ne sont pas mutuellement exclusifs et il n'est donc pas nécessaire de renoncer à l'un pour jouir de l'autre. En revanche, un conflit est toujours possible. Par conséquent, l'homme de valeur doit nécessairement renoncer au succès à tout prix. En effet, seul un sophiste oserait  résoudre ce conflit en laissant faussement prétendre que le succès est la règle du juste et de l'injuste et le critérium de la moralité. Par exemple, la « secte des encyclopédistes » regardait « le succès comme la règle du juste et de l'injuste »[36]. De même, Adolf Hitler était d'avis que « le succès est le seul juge ici-bas qui décide de la justice ou de l'injustice »[37].

 

L'homme de valeur accepte ainsi de renoncer au succès à tout prix afin d'honorer la dignité humaine en cultivant ce qu'il y a de meilleur en lui. Pour approfondir le sujet, cliquez ici.  Quoi que puissent en penser certains, le fait d'être très gentil n'est pas un problème. À ce sujet, le psychiatre Pierre Mailloux disait :

« Le fait d'être très gentil n'est absolument pas un problème. Ça devient un problème si vous côtoyez des mauvaises personnes (...) Y'a certains êtres humains, dans leur caractère, qui ont comme caractéristique d'être très gentil de façon naturelle. Ce trait de caractère là va devenir problématique seulement si vous côtoyez des crétins, des mesquins ou des petites personnes. Ce qu'il y a beaucoup au Québec »[38].

Et si être un homme de valeur peut parfois être difficile, il n'est pas inutile de se rappeler les paroles de Jean-Jacques Rousseau selon lequel il vaut mieux être soi-même dans la misère que d'affecter d'être quelqu'un d'autre pour vivre dans la prospérité :

« Soyons toujours vrai au risque de tout ce qui en peut arriver. La justice elle-même est dans la vérité des choses (...) S’il faut être juste pour autrui, il faut être vrai pour soi, c’est un hommage que l’honnête homme doit rendre à sa propre dignité (...) Eh bien, dans cet état déplorable je ne changerais pas encore d’être et de destinée contre le plus fortuné d’entre eux, et j’aime encore mieux être moi dans toute ma misère que d’être aucun de ces gens-là dans toute leur prospérité (...) De quelque façon que les hommes veuillent me voir, ils ne sauraient changer mon être, et malgré leur puissance et malgré toutes leurs sourdes intrigues, je continuerai, quoi qu’ils fassent, d’être en dépit d’eux ce que je suis »[39] .



Éric Folot, avocat et bioéthicien



[1] Albert Einstein, « Death of a genius : his fourth dimension, time, overtakes » dans Life, 2 mai 1955.
[2] Todd Kashdan and Robert Biswas-Diener, The Upside of Your Dark Side: Why Being Your Whole Self--Not Just Your "Good" Self--Drives Success and Fulfillment, Penguin, 2014 ; Tom McNichol, « Be a jerk : the worst business lesson from the Steve Jobs biography » (November 28, 2011) The Atlantic, en ligne : http://www.theatlantic.com/business/archive/2011/11/be-a-jerk-the-worst-business-lesson-from-the-steve-jobs-biography/249136/. Voir aussi Timothy A. Judge, Beth A. Livingston and Charlice Hurst, « Do nice guys, and gals, really finish last ? The joint effects of sex and agreeableness on income » (2012) 102:2  Journal of personality and social psychology 390.
[3] Charles Krauthammer, « No more Mr. Nice Guy-Please » (January 27, 1989) The Washington Post ; David Horowitz, « Why nice guys finish last in politics » (september 11, 2014) The Washington Times, en ligne : http://www.washingtontimes.com/news/2014/sep/11/horowitz-why-nice-guys-finish-last/ Crawford Kilian, « Reactionary Hero Stephen Harper is what's happened to politics » (2 septembre 2015), en ligne : http://thetyee.ca/Culture/2015/09/02/Reactionary-Hero-Stephen-Harper/ .Voir aussi Lynn Darling, « Good guys bow out » (February 7, 1978) The Washington Post, en ligne : https://www.washingtonpost.com/archive/local/1978/02/07/good-guys-bow-out/7e5cc34e-d01e-4937-8043-a0f5e4331784/ .
[4] Geoffrey C. Urbaniak and Peter R. Kilmann, « Physical attractiveness and the "Nice guy paradox" : do nice guys really finish last ? » (November 2003) 49-9-10 Sex Roles, en ligne : http://www.drpeterkilmann.com/pdf/niceguy.pdf
[5] Machiavel, Le Prince et autres textes, Paris, Éditions Gallimard, 1980 à la p.98 (XV).
[6] Marquis de Sade, Les infortunes de la vertu, Paris, Union Générale d'Éditions, 1968 aux pp.21-22.
[7] « Agreeableness is usually defined as a behavioural disposition that contrasts a prosocial, communal orientation towards others with an antagonistic attitude. However, some of the best markers of agreeableness refer to emotional dispositions towards other people (e.g., affectionate, soft-heartedversus cold; John and Srivastava 1999); and empirically, agreeableness has been found to correlate
negatively with trait anger (agreeable people are less anger-prone; e.g., Kuppens 2005) and positively with the tendency to experience empathic emotions (i.e., emotional reactions to the fate of others; Del Barrio, Aluja and García 2004). In addition, agreeable persons seem to try harder than non-agreeable persons to control the expression of negative emotions » : Rainer Reisenzein and Hannelore Weber, « Personality and emotion » (chapter 4, part I) in Philip J. Corr and Gerald Matthews, ed., The Cambridge Handbook of personality psychology, Cambridge, Cambridge University Press, 2009  à la p.60. Voir aussi Timothy A. Judge, Beth A. Livingston and Charlice Hurst, « Do nice guys, and gals, really finish last ? The joint effects of sex and agreeableness on income » (2012) 102:2  Journal of personality and social psychology 390 à la p.391.
[8]  Timothy A. Judge, Beth A. Livingston and Charlice Hurst, « Do nice guys, and gals, really finish last ? The joint effects of sex and agreeableness on income » (2012) 102:2  Journal of personality and social psychology 390 ; Daniel Spurk and Andrea E. Abele, « Who earns more and why ? A multiple mediation model from personality to salary » (2011) 26:1 Journal of business and psychology 87- ; Thomas W. H. NG and al., « Predictors of objective and subjective career success : a meta-analysis » (2005) 58:2 Personnel Psychology 367.
[9] Richard Allen Greene, « Nice guys earn less, study finds » (August 31, 2011) CNN, en ligne : http://edition.cnn.com/2011/BUSINESS/08/16/money.and.meanness/ ; Big think editors, « Nice guys earn less money » BigThink.com, en ligne : http://bigthink.com/ideafeed/nice-guys-earn-less-money
[10] « We will concentrate here on individuals’ objective career success  defined by annual salary  because it is one of the most frequent measures of objective success and because salary is one key facet in occupational life » : Daniel Spurk and Andrea E. Abele, « Who earns more and why ? A multiple mediation model from personality to salary » (2011) 26:1 Journal of business and psychology 87 à la p.87.
[11] Shannon Chapla, « Research shows men get ahead for being "disagreeable" in the workplace, women don't » (August 3, 2011), en ligne : https://news.nd.edu/news/25367-men-earn-a-premium-for-being-disagreeable-in-the-workplace-women-dont-says-new-research/
[12] « Overall, our research provides strong evidence that men earn a substantial premium for being disagreeable » : Timothy A. Judge, Beth A. Livingston and Charlice Hurst, « Do nice guys, and gals, really finish last ? The joint effects of sex and agreeableness on income » (2012) 102:2  Journal of personality and social psychology 390 à la p.404.
[13] « Results provided support for the assumptions that narcissism and Machiavellianism are positively related to objective career success (i.e., salary and status, respectively) » : Daniel Spurk, Anita C. Keller and Andreas Hirschi, « Do bad guys get ahead or fall behind ? Relationships of the dark triad of personality with objective and subjective career success » (October 5, 2015) Social psychological and personality science, en ligne : https://www.researchgate.net/profile/Daniel_Spurk/publication/281678953_Do_Bad_Guys_Get_Ahead_or_Fall_Behind_Relationships_of_the_Dark_Triad_of_Personality_With_Objective_and_Subjective_Career_Success/links/5613759508aea9fb51c2c98e.pdf
[14] « People tend to see warmth and competence as inversely related. If there’s a surplus of one trait, they infer a deficit of the other » : Amy J. C. Cuddy, « Just because I'm nice, don't assume I'm dumb » (February 2009) 87:2 Harvard Business Review, en ligne : http://www.people.hbs.edu/acuddy/2009, cuddy, HBR.pdf . Voir aussi en ligne : http://harvardmagazine.com/2010/11/the-psyche-on-automatic
[15] Timothy A. Judge, Beth A. Livingston and Charlice Hurst, « Do nice guys, and gals, really finish last ? The joint effects of sex and agreeableness on income » (2012) 102:2  Journal of personality and social psychology 390 à la p.391 ; Karen J. Derefinko, « Convergence and divergence among self-report psychopathy measures : a personality-based approach » (2006) 20:3 Journal of personality disorders 261.
[16] « Psychopaths are social predators who charm, manipulate, and ruthlessly plow their way through life, leaving a broad trail of broken hearts, shattered expectations, and empty wallets. Completely lacking in conscience and in feelings for others, they selfishly take what they want and do as they please, violating social norms and expectations without the slightest sense of guilt or regret Robert D. Hare, Without Conscience: The Disturbing World of the Psychopaths Among Us, Guilford Press, 1999 aux pp.xi, 6 et 49-50. « Psychopathy is a disorder of brain and behavior, the central characteristic of which is the complete absence of conscience » : Martha Stout, « In praise of empty souls : can we learn from psychopaths ? » (December 14, 2012) New Republic en ligne : https://newrepublic.com/article/111087/wisdom-of-psychopaths-kevin-dutton
[17] Paul Babiak and Robert D. Hare, Snakes in suits : when psychopaths go to work, Harper Collins, 2009 à la p.x. Voir aussi Kevin Dutton, The Wisdom of Psychopaths : What Saints, Spies, and Serial Killers Can Teach Us About Success, Farrar, Straus and Giroux, 2012 ; Scott O. Lillienfeld and Ashley Watts, « Not all psychopaths are criminal : some psychopathic traits are actually linked to success » (January 26, 2016), en ligne : https://theconversation.com/not-all-psychopaths-are-criminals-some-psychopathic-traits-are-actually-linked-to-success-51282
[18] « Overall, the patterns of correlations and plots suggest that psychopathy is more strongly associated with style than with substance. Presumably, impression management and the ability to present well can obscure or trump subpar performance and behaviors that are damaging to the organization » : Paul Babiak, Craig S. Neumann and Robert D. Hare, « Corporate psychopathy : talking the walk » (2010) 28 Behavioral Sciences and the Law 174 à la p.192.
[19] Robert D. Hare, Without Conscience: The Disturbing World of the Psychopaths Among Us, Guilford Press, 1999 aux pp.xi, 6 et 49-50. « Psychopathy is a disorder of brain and behavior, the central characteristic of which is the complete absence of conscience » : Martha Stout, « In praise of empty souls : can we learn from psychopaths ? » (December 14, 2012) New Republic en ligne : https://newrepublic.com/article/111087/wisdom-of-psychopaths-kevin-dutton
[20] Martha Stout, « In praise of empty souls : can we learn from psychopaths ? » (December 14, 2012) New Republic en ligne : https://newrepublic.com/article/111087/wisdom-of-psychopaths-kevin-dutton
[21] Kevin Dutton, The Wisdom of Psychopaths : What Saints, Spies, and Serial Killers Can Teach Us About Success, Farrar, Straus and Giroux, 2012.
[22]  Martha Stout, « In praise of empty souls : can we learn from psychopaths ? » (December 14, 2012) New Republic en ligne : https://newrepublic.com/article/111087/wisdom-of-psychopaths-kevin-dutton
[23] Martha Stout, « In praise of empty souls : can we learn from psychopaths ? » (December 14, 2012) New Republic en ligne : https://newrepublic.com/article/111087/wisdom-of-psychopaths-kevin-dutton
[24] « We will concentrate here on individuals’ objective career success  defined by annual salary  because it is one of the most frequent measures of objective success and because salary is one key facet in occupational life » : Daniel Spurk and Andrea E. Abele, « Who earns more and why ? A multiple mediation model from personality to salary » (2011) 26:1 Journal of business and psychology 87 à la p.87.

[25] Fred Kiel, « Ethical CEOs finish first » (April 30, 2015) Harvard Business Review, en ligne : https://hbr.org/ideacast/2015/04/ethical-ceos-finish-first.html ; Fred Kiel, Return on Character: The Real Reason Leaders and Their Companies Win, Harvard Business Review Press, 2015 ; Craig E. Johnson,  Paul M. Shelton and Laurie Yates, « Nice guys (and gals) finish first : ethical leadership and organizational trust, satisfaction and effectiveness » (winter 2012) 4:1 International leadership journal, en ligne : http://www.tesu.edu/documents/ilj_winter_2012-final.pdf ; Seth Borenstein, « Harvard study : nice guy actually finish first » (March 19, 2008) Usa Today, en ligne : http://usatoday30.usatoday.com/tech/science/2008-03-19-nice-guys-harvard-study_N.htm Linda Kaplan Thaler and Robin Koval, The Power of Nice: How to Conquer the Business World With Kindness, Crown Publishing Group, 2006. Voir aussi « Nice guys finish first : evolution will punish selfish people, says study by Michigan state university biologists » (august 2013), en ligne : http://www.huffingtonpost.com/2013/08/05/christoph-adami-arend-hintze_n_3709187.html

[26] Emma Seppala, « The hard data on being a nice boss » (november 24, 2014) Harvard Business Review, en ligne : https://hbr.org/2014/11/the-hard-data-on-being-a-nice-boss
[27] Robert I. Sutton, The No Asshole Rule: Building a Civilized Workplace and Surviving One That Isn't, Grand Central Publishing, 2007. Pour connaître les raisons qui ont poussé le professeur Sutton à écrire ce livre, voir : Robert, I. Sutton, « Why I wrote the No Asshole Rule » (March 17, 2007) Harvard Business Review, en ligne : https://hbr.org/2007/03/why-i-wrote-the-no-asshole-rule/ . Pour en savoir plus sur les trous de cul, voir : Aaron James, Assholes : a theory, Knopf Doubleday Publishing Group, 2012.
[28] Gurit E. Birnbaum, Tsachi Ein-Dor, et al., « Why do men prefer nice women ? Gender typicality mediates the effect of responsiveness on perceived attractiveness in initial acquaintanceships » (July 25, 2014) Personality and social psychology bulletin. Voir aussi  James Maynard, « Why guys like good girls, while women like bad boys » (July 26, 2014), en ligne : http://www.techtimes.com/articles/11301/20140726/guys-good-girls-women-bad-boys.htm
[29] « Women rated the high DT character as significantly more attractive » : Gregory Louis Carter, Anne C. Campbell and Steven Muncer, « The dark triad personality : attractiveness to women » (January 2014) 56 Personality and individual differences 57, en ligne : https://www.researchgate.net/profile/Gregory_Carter4/publication/257411090_The_Dark_Triad_personality_Attractiveness_to_women/links/0a85e5375ac162059a000000.pdf
[30] Geoffrey C. Urbaniak and Peter R. Kilmann, « Physical attractiveness and the "Nice guy paradox" : do nice guys really finish last ? » (November 2003) 49-9-10 Sex Roles, en ligne : http://www.drpeterkilmann.com/pdf/niceguy.pdf
[31] Daniel Farrelly, Paul Clemson and Melissa Guthrie, « Are women's mate preferences for altruism also influenced by physical attracttiveness ? » (January-March 2016) 14:1 Evolutionary Psychology, en ligne : http://evp.sagepub.com/content/14/1/1474704915623698 ; Theresa E. Didonato, « Do nice guys really finish last ? : when warm and kind faces off against bold and sexy » (May 19, 2014) Psychology Today, en ligne : https://www.psychologytoday.com/blog/meet-catch-and-keep/201405/do-nice-guys-really-finish-last . Voir aussi Geoffrey C. Urbaniak and Peter R. Kilmann, « Physical attractiveness and the "Nice guy paradox" : do nice guys really finish last ? » (November 2003) 49-9-10 Sex Roles, en ligne : http://www.drpeterkilmann.com/pdf/niceguy.pdf
[32]« human society is so complex that there are different ways of enhancing your reproductive success – some involve being nice and some being nasty » : David Robson, « Psychology : the man who studies everyday evil » (30 january 2015) BBC, en ligne : http://www.bbc.com/future/story/20150130-the-man-who-studies-evil
[33] Isabelle Tessier, "Cher bon gars...C'est pas toi, c'est moi" (7 janvier 2016) Huffingtonpost.ca, en ligne : http://quebec.huffingtonpost.ca/isabelle-teissier/bon-gars-amour_b_8918060.html
[34] Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, Garnier-Flammarion, Paris, 1966 à la p.442.
[35] Marquis de Sade, Les infortunes de la vertu, Paris, Union Générale d'Éditions, 1968 à la p.22.
[36] Maximilien de Robespierre, Oeuvres de Maximilien de Robespierre avec une notice historique, des notes et des commentaires par Laponneraye, Paris, Éditeur Faubourg Saint-Denis, 1840 aux pp.627-628.
[37] Adolf Hitler, Mein Kampf : mon combat, trad. par J. Gaudefroy-Demombynes et A. Calmettes, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1934 à la p.343 (ch.XII). Voir aussi Karl Petit, Le dictionnaire des citations du monde entier, Éditions Gérard, 1960 à la p.392.
[38] Pierre Mailloux,  Annexe A dans Décision du CCNR 06/07-0168 et -0266 : CKAC-AM concernant Doc Mailloux (six épisodes), Conseil canadien des normes de la radiodiffusion,  aux pp.371-372, en ligne : http://www.cbsc.ca/transcripts/francais/decisions/2008/080515appa.pdf
[39] Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, Paris, Garnier-Flammarion, 1964 aux pp.79, 90, 142 et 147.

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